jeudi 30 août 2018

Conserves et semences

Bonjour les gens !

La saison d'été se termine à la Talbatière

Les courges  - Potimarron red cury, butternut, jack be little, sweet dumping patidou commencent à rejoindre le sous sol. Un endroit bien aéré et une température supérieure à 15° devraient leur permettre de se conserver et de nous régaler une bonne partie de l'hiver. 



Les pommes de terre ont toutes été récoltées et les plus saines ont pris le même chemin que les courges, mais ont bifurqué vers la cave, à l'abri de la lumière... 



Je ne résiste pas à  partager avec vous le tube de l'été à la Talbatière, qui rappelle une règle essentielle, les pommes de terre ça n'aime pas la lumière !



Comme je vous l'avais dit dans un précédent article, les ravageurs ont frappé fort au niveau des pommes de terre. Nous avons consommé durant l'été ce qui était invendable, mais parfaitement comestible et pour éviter de perdre ce qui restait de la récolte, mais qui était également attaqué, nous avons fait des bocaux :



Pour ceux que ça intéresse :

"2 kg de pommes de terre
1,5 litre d'eau
30 g. de sel
3 bocaux de 1 litre
3 caoutchouc

Préparation :
Eplucher les pommes de terre.
Laver les pommes de terre.
Laver les bocaux à l'eau savonneuse.
Remplir les bocaux de pommes de terre entières.
Porter à ébullition l'eau avec le sel.
A ébullition, verser l'eau sur les pommes de terre jusqu'en haut en laissant bien 2 cm sans eau.
Mettre les caoutchoucs et fermer les bocaux.
Procéder à la stérilisation de bocaux pendant 1 h 30 dans une eau à 100 °C en immergeant complètement les bocaux.
Laisser refroidir une nuit les bocaux.
Vérifier qu'ils ont bien pris en essayant d'ouvrir le bocal (le caoutchouc doit rester en place sans pouvoir ouvrir le bocal).

Ranger les bocaux jusqu'à leur utilisation."
Source : la maison Joséphine


Les tomates quant à elles ont été finalement peu sujettes aux maladies et ravageurs, quel bonheur. Elles ont été de tous les repas cet été et ont régalé les clients, la famille et les amis de passage. Les dernières récoltes vont également rejoindre les étagères sous forme de bocaux :



Pour ceux que ça intéresse :

"Ingrédients :

2 kg de tomates environ
1,5 litre d'eau
30 g. de sel
3 bocaux de 1 litre
3 caoutchouc

Préparation :

Laver les tomates.
Piquer les tomates avec une aiguille.
Laver les bocaux.
Remplir les bocaux de tomates entières.
Porter à ébullition l'eau avec le sel.
A ébullition, verser l'eau sur les tomates jusqu'en haut en laissant bien 2 cm sans eau.
Mettre les caoutchoucs et fermer les bocaux.
Procéder à la stérilisation de bocaux pendant 1 h 30 dans une eau à 100 °C en immergeant complètement les bocaux.
Laisser refroidir une nuit les bocaux.
Vérifier qu'ils ont bien pris en essayant d'ouvrir le bocal (le caoutchouc doit rester en place sans pouvoir ouvrir le bocal).

Ranger les bocaux jusqu'à leur utilisation."
Source : la maison Joséphine

Certaines d'entre elles vont me fournir les graines de l'année prochaine. pour ce faire :



"A la récolte, on étale les fruits et on les laisse achever de mûrir. une fois qu'ils sont très mûrs, on les ouvres et on vers e les graines avec le jus er la pulpe dans un bol ou un saladier à température ambiante, recouvert d'une gaze pour empêcher toute contamination par des insectes. Au bout de deux ou trois jours, une pellicule blanche se forme à la surface. Lorsqu'elle s'épaissit et couvre tout le bol, on l'enlève délicatement en détachant les graines qui y sont collées. On lave rapidement àa l'eau chaude la pulpe décomposée et les graines, à travers une passoire fine. la pulpe doit passer à travers les mailles et il ne doit rester que les graines. On les plonge alors dans l'eau - les bonnes graines tombent au fond, les déchets et les mauvaises graines surnagent. Après avoir égoutté les bonnes graines, on les éponge soigneusement avec du papier absorbant, puis on les mets à sécher sur une assiette en les "émiettant" de temps en temps, pour sépare celles qui sont collées. Un fois qu'elles sont bien sèche, on les stocke enroulées de papier absorbant dans une enveloppe étiquetée"
Source : le plaisir de faire ses graines

J'ai testé et ça fonctionne très bien. C'est parce qu'elle sont bio que vous pouvez reproduire à l'infini vos propres semences. Vous ne pourrez pas éviter, à moins d'appliquer des règles strictes, certaines hybridations dues à la fécondation des pollinisateurs, mais vous conserverez des fruits goûteux... ce qui n'est pas le cas avec les semences non bio qui se dégradent au fil des ans.

Les haricots grains, qui n'ont pas donné grand chose cette année, et le reste des haricots fins sont déjà au séchage pour le printemps prochain.


A très bientôt !

dimanche 12 août 2018

C'est l'heure du bilan

Voilà maintenant plus d'un an que nous sommes installé à la Talbatière. Un an c'est long et court à la fois. C'est long quand on fait la somme des efforts et court quand il s'agit de faire un bilan.

un petit tour en drone pour se re/mettre le site en tête (merci Jérémy)



Si on ne prend pas le soin de prendre du recul, il arrive qu'on s'égare et que tout retour en arrière soit difficile, voire impossible. Quand j'ai commencé mon activité, je m'étais mis en tête de devoir absolument faire le point après une année... c'est l'heure du bilan... je vous livre mes éléments de réflexion :

1- Une terre très caillouteuse et calcaire :

-> un terrain drainant. Malgré la présence d'argile dans la terre, les cailloux présents sur le site agissent comme autant de faille dans le sol et permettent un écoulement très rapide de l'eau. si cela s'est avéré un point positif pendant les inondations du printemps, il s'avère être un vrai handicap par temps de sécheresse, nécessitant un arrosage très important.

-> une incapacité pour certaines plantes à trouver les ressources nécessaires à leur croissance, la calcaire étant très actif et bloquant les échanges au niveau racinaire, malgré des ressources présentes.

-> une difficulté accrue pour le désherbage, empêchant le travail avec la bineuse, qui fait des bonds de cabri sur chaque pierre,et rendant le travail avec outil manuel plus que pénible....seule solution l'arrachage à la main le plus souvent à genoux. désherber, entre Juin et août, c'est 50 % du temps.



2 - un système d'arrosage fait maison et une pompe (qui vient de me lâcher) qui ne suffit pas à arroser plusieurs parcelles en même temps, nécessitant une durée d'arrosage accrue sur la journée et des allers et retour incessants. C'est un vrai budget que je n'avais pas suffisamment anticipé.



3 - Un outillage modeste nécessitant un travail physique plus important. Même si j'estime bénéficier d'une bonne condition physique, certaines tâches peuvent être fatigantes surtout sous le climat qui est le notre en Charente Maritime.

4- une surface "cultivable" réduite qui passe, au regard de des contraintes décrites ci dessus, de 4000 m2 potentiels à à peine 1000 m2 exploités.


Par rapport aux parcelles initialement prévues; seulement C1, C2 et C3 sont moins pierreuses que le reste des parcelles et sont "facilement" exploitables. Le reste de la surface a été rendu à la prairie, à l'exception du tunnel.

5- une absence de revenus suffisants :

Mes allocations chômage prennent fin courant octobre et le revenu  de mes quelques ventes n'est pas suffisant pour subvenir à nos besoins, ce qui réduit mon temps d'expérimentation à quelques mois, là ou il me faudrait quelques années avant de devenir un vrai professionnel. Si les français avaient voté différemment, le revenu universel aurait permis à moi comme à d'autres de maintenir des activités agricoles peu rémunératrices,mais tellement utiles.

6 - une capacité d'investissement égale à zéro rendant la diversification des activités (abeilles, poules pondeuses) impossible et une incertitude totale quant au retour sur investissement si je devais passer par un emprunt. Pendant quelques semaines, je me suis dit que je lancerai un financement participatif pour investir dans l'installation de poules pondeuses et de de quelques ruches , mais le retour sur investissement est tellement impossible à évaluer que je préfère renoncer.

(merci à Pierre et à sa famille de nous avoir fait découvrir ce monde merveilleux, qu'est l'apiculture)



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Terrain inapproprié, manque d'outillage, manque de compétences suffisantes...voilà un funeste triptyque... On peut y ajouter un année climatique particulière, des ravageurs particulièrement présents quand on travaille une ancienne prairie... c'est pas d'ma faute m'sieur le juge :-)

Au regard de ces différents éléments, comme certains d'entre vous le savent déjà, j'ai décidé de ne pas poursuivre mon activité de maraîchage, en tout cas à titre professionnel. J'ai commencé depuis quelques semaines une recherche d'emploi accompagné par le groupe Ingeus et l'Apec qui m'aident à  optimiser mes recherches. Je dois bien avouer qu'après plus de 20 ans, c'est assez difficile de s'y remettre. 

Mais le moral est bon et je suis satisfait !

- Satisfait d'avoir osé, d'être allé au bout de mon idée en ayant eu le courage de me lancer dans l'inconnu et d'avoir appris les rudiments d'un nouveau métier.

- Satisfait d'avoir atteint un de mes objectifs, à savoir me doter d'un outillage et de terres capables de nourrir ma famille. Depuis le mois de juin, j'ai eu le plaisir de nourrir plusieurs familles avec des légumes de qualité, c'est une fierté.
Pour 4 ou un peu plus, ça ne posera pas trop de souci... la serre insuffisante pour une production professionnelle, sera plus que suffisante pour la famille.
Je remanierai cet hiver l'ensemble des parcelles et me concentrerai sur les 1000 m2 disponibles en approfondissant les techniques permacoles.

- Satisfait d'avoir mis en place un outil de production, aussi humble soit-il, sans faire appel à l'emprunt. (même si certains m'ont donné de sérieux coups de pouce - merci les parents).

Si la Talbatière, en tant qu'exploitation agricole, a vécu, l'association de la Talbatière perdure grâce à Géraldine et ses ateliers. Nous imaginons la développer petit à petit, au fil du temps.. qui vivra, verra ! 

Quelque soit mon futur métier, je reste jardinier et j'aurai ben 1 ou 2 légumes à vous donner ou à troquer.

A suivre !